• L’ouïe :

     

    Les oreilles du cheval sont extrêmement mobiles, elles pivotent dans toutes les directions. Dès que le cheval entend un bruit, il oriente ses oreilles vers celui-ci et en général, si ce son l’intrigue, il va se tourner pour en identifier la source visuellement.

     

    Il entend à peu près les mêmes gammes de sons que nous mais il entend aussi des sons que nous ne sommes pas capables de percevoir : les ultrasons. Il reste tout de même moins performant que le chien. Ne soyez pas surpris si votre cheval sursaute en forêt sans que sachiez pourquoi, il a peut-être entendu un bruit imperceptible pour vous.

    poupouteJemy (photo d'archive)

     

    L’odorat :

     

    On ne sait pas grand-chose à ce sujet. Mais il est plus développé que le nôtre. Les étalons et même certains hongres, sont capables de reconnaitre à l’odeur une jument en chaleur.

    Quand un cheval est particulièrement intéressé par une odeur, il adopte la posture du flehmen.


    flehmen

     

    Il étend son encolure, retrousse sa lèvre supérieure en découvrant ses gencives, emprisonnant l’air dans sa cavité nasale. Il peut ainsi analyser la composition chimique de l’odeur grâce à un organe spécialisé, l’organe voméronasal ou organe de Jacobson, que l’homme ne possède pas. On l’observe souvent quand un étalon sent l’urine d’une jument en chaleur, mais les juments, les hongres et les poulains le font aussi.

     

    L’odorat sert aussi à la reconnaissance entre les individus. Les dépôts de crottins laissés par les mâles sont régulièrement flairés et recouverts par les crottins d’autres mâles. Comme pour marquer leurs territoires.

     

    Le goût :

     

    Le cheval est capable comme nous de distinguer l’amer, le sucré, le salé, l’acide. Tous les individus ne réagissent pas de la même façon aux différents goûts…


    pierre-sel


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    IV] La délivrance :

     

    Après la naissance du poulain, la jument va rester couché de 10 à 40 mn en observant son poulain et en hennissant doucement. Pendant cette période une importante quantité de sang passe de la mère vers le poulain par le cordon ombilical. Quand la jument se lève, le cordon ombilical s'étire et se rompt à 5 cm environ du ventre du poulain. Cette partie, appelée l'ombilic doit être immédiatement désinfectée avec de la teinture d'iode.

    À ce moment, les contractions de l'utérus reprennent pour expulser les enveloppes placentaires. Il faut alors les nouer au niveau des jarrets pour éviter que la jument ne marche dessus et pour faciliter le détachement du placenta de l'utérus. Quand les enveloppes sont tombées, cela permet également de vérifier que tout a été bien expulsé.

     

    Si le cordon ombilical ne se rompt pas de lui-même quand la jument se lève, il faut le rompre en le tordant 5 cm sous le ventre du poulain.

     

    L'évacuation des enveloppes doit normalement avoir lieu 1 h après la mise-bas et toute rétention qui se prolongerait plus de 2 h risque d'entraîner des complications telles qu'une infection de l'utérus, nommée métrite, pouvant entraîner la stérilité de la jument voire une infection généralisée ou une fourbure. Dans ce cas, il faut prévenir le vétérinaire et en aucun cas tirer dessus pour ne pas léser l'utérus.

     

    délivrancePhoto du Net

     

    Après le poulinage :


    Avant de toucher le poulain, il faut soigneusement se nettoyer les mains, notamment pour lui nettoyer délicatement les naseaux et la bouche.

     

    Si la jument ne s'intéresse pas à son poulain, on le place devant elle pour qu'elle le lèche. En cas d'échec, on frotte le poulain avec de la paille afin d'éviter tout refroidissement.

     

    Si après 3 ou 4 h, le poulain n'a pas tété, on trait la jument pour faire boire au poulain ce biberon de colostrum, qui lui apportera des anticorps pour le protéger contre les principales maladies pendant les premiers mois de sa vie.

    Quand le poulinage s'est bien déroulé, l'utérus retrouve une taille normale en une dizaine de jours, ce qui permet une nouvelle saillie. On peut observer quelques jours après le poulinage, des écoulements rougeâtres correspondant à l'ultime nettoyage de l'utérus.

     

    Les chaleurs réapparaissent 7 à 12 jours après le poulinage, le plus souvent le 9ème jour.

     

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    III] Le poulinage

     

    poulinage1

     

    Quatre semaines avant la fin de la gestation, la mamelle se gonfle puis dans les 10 derniers jours, elle devient plus grosse et tendue. Dans les derniers jours, il se forme des gouttes blanches de lait, appelées la cire, à l'extrémité des tétines. Parallèlement, les ligaments du bassin se relâchent (les muscles de la croupe donne l'impression de s'affaisser), la vulve s'allonge et, à l'intérieur, le col de l'utérus s'élargit. Tous ces signes sont indicatifs, ils peuvent varier ou être très peu visible notamment avec les juments primipares (qui pouline pour la 1ère fois).

    Position-du-poulain-avant-la-mise-bas

    (Schéma du net)

     

    => Les contractions : Pendant cette phase, la jument semble être en coliques mais elle continue de manger. Cette période dure de 10 mn à 1 h mais peut s'arrêter quelques heures ou quelques jours, mais dans ce dernier cas, il faut consulter le vétérinaire pour savoir s'il faut attendre sans intervenir ou déclencher le poulinage. On observe différents signes, plus ou moins prononcés selon les juments :

     

    - Sueur abondante sur le poitrail, l'encolure et les flancs.

    - Agitation : marche en rond, s'arrête, se couche, se lève...

    - Flehmen.

    - Gouttes de lait s'écoulant fréquemment sur le sol.

    - Violentes contractions de l'utérus et des muscles abdominaux.

     

    Dés que possible, on équipe la jument d'une bande de queue et on prépare devant le box ce qui pourra être utile en cas d'urgence : un seau d'eau propre, du savon, une éponge, des liges propres, des ciseaux, de la teinture d'iode. Les premiers problèmes peuvent apparaître à ce moment si le poulain n'est pas correctement positionné (dû à un retournement incomplet) car il peut se retrouver coincé quand les contractions favorisent l'engagement du poulain dans le bassin.


    poulinage1

     

    => L’expulsion du poulain : Le col de l'utérus se dilate progressivement et la jument perd ses eaux lorsque la poche des eaux se déchire et laisse s'écouler le liquide allantoïdien. La jument est, alors, agitée de nouveau. Elle se couche à plusieurs reprises puis s'immobilise avec les jambes raides et le dos contracté.

     

    L'amnios apparaît alors entre les lèvres de la vulve, sous la forme d'une boule blanchâtre dans laquelle on aperçoit un membre. Progressivement apparaissent les 2 sabots et la tête posée sur les antérieurs puis, à la suite d'une violente contraction, les épaules et les hanches plus volumineuses. Habituellement l'enveloppe fœtale est alors rompue mais les jarrets peuvent mettre un peu plus de temps pour être expulsés complètement.

     

    Cette phase dure normalement une vingtaine de minutes.

    poulinageA

     

    poulinageB

    Il faut aider la jument et son poulain uniquement dans les cas suivants :

     

    - Si les soles des sabots apparaissent à la place des pinces et si la tête n'apparaît pas, le poulain se présente par les postérieurs. Il faut tirer doucement par les postérieurs quand les jarrets apparaissent.

     

    - Si le poulain ne sort pas rapidement et si 1 ou les 2 antérieurs sont très prés des naseaux, le poulain est coincé par 1 ou les 2 coudes au niveau du bassin de la mère. Il faut alors maintenir la tête avec une main et, avec l'autre main, tirer doucement sur l'antérieur ou 1 des antérieurs coincés en le faisant tourner légèrement pour le débloquer.

     

    - Si le poulain est bloqué alors que les épaules sont passées, les hanches sont coincées. Lors de la prochaine contraction, il faut tirer doucement et continuellement sur les antérieurs vers les jarrets de la jument, avec si besoin un mouvement de rotation pour débloquer individuellement les hanches du poulain.

     

    - Si les enveloppes placentaires ne se rompent pas, il faut les percer au niveau de la tête rapidement pour éviter l'asphyxie du poulain.

     

    - Si aucun résultat n'est obtenu rapidement ou si le poulain se présente selon des positions différentes, il ne faut pas insister car on risque de causer des dégâts importants, surtout au niveau de l'utérus de la jument. Il faut alors relever la jument et la faire marcher tranquillement en attendant le vétérinaire.

     

    poulinageCPhotos prisent sur le Net

    A suivre : la délivrance


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    II] La gestation :

     

    Habituellement, on indique une durée de 11 mois mais il peut y avoir des variations de quelques jours. On remarque notamment chez les Pur-sang que la gestation est plus longue de 4 à 5 jours si le poulinage a lieu en hiver et/ou si le fœtus est un mâle. Dans ce laps de temps, on passe d'un ovule pesant 1/1 000 000ème de gramme à un poulain de 50 kg.

     

    Si après l'insémination, la fécondation a lieu et un spermatozoïde féconde l'ovule, un corps jaune apparaît sur l'ovaire à l'endroit où le follicule a éclaté. Celui-ci sécrète une hormone, nommée la progestérone, qui est indispensable au bon déroulement de la gestation.

    L'œuf formé a une taille de 1,5 mm. puis il se divise en 2, 4 , 6 ,8, 16, 32,... cellules.

    Selon sa taille, on nomme l'embryon morula puis blastula. Simultanément, cet embryon descend de l'utérus vers les trompes. Les enveloppes placentaires commencent alors à se développer jusqu'à former, à la afin de la 2nde semaine, une vésicule de 2 cm. qui apparaît déjà à l'échographie. Il se fixe alors sur la paroi de l'utérus lors de la nidation ce qui permet la formation du placenta.

     

    gesta1

     

    On arrive à distinguer, dès la 3ème semaine, l'intestin, la tête et la mâchoire sur l'embryon qui mesure alors 5 cm. Puis la croissance augmente après la 4ème semaine ce qui permet de distinguer alors l'allongement de l'encolure, le développement de l'avant-main et de l'arrière-main. On observe également le fonctionnement du cœur et du foie.

     

    Il faut attendre la 40ème semaine pour que les membres apparaissent, ce qui permet de parler alors d'un fœtus et non plus d'un embryon, grâce à l'apparition de caractéristiques morphologiques permettant de déterminer l'appartenance à une espèce.

    - Dès 2 mois, le fœtus est un cheval miniature de 5 cm translucide avec des naseaux, des yeux avec la rétine et le cristallin, les articulations dont les épaules et les hanches.

    - Du 2ème au 6ème mois, le fœtus a les proportions d'un cheval adulte puis les jambes grandissent davantage que le reste du corps. Jusqu'au 9ème mois, les poils poussent ainsi que la crinière et la queue.

    - À partir du 9ème mois, les sabots apparaissent.

    Le poulain est allongé sur le dos, avec la tête vers l'avant jusqu'au milieu de la gestation puis il se retourne complètement pour être le dos contre les lombes de la poulinière avec la tête vers l'avant.

     

    gesta2

     

    En ce qui concerne l'entraînement de la jument, il est utile qu'elle garde une activité physique régulière sous certaines conditions :


    - Effectuer un exercice calme et régulier pour éviter les risques d'avortement et le retard de développement du fœtus, souvent causés par le refroidissement en cours ou à la fin de l'entraînement, les émotions fortes, les transports, les chocs.

    - Laisser la jument au repos à partir du 8ème mois de gestation.

    - Prévoir une alimentation couvrant les besoins crée par l'entretien, l'entraînement et la gestation, en prenant garde au fait que la suralimentation et aussi néfaste que la sous-alimentation. Les besoins créaient par la gestation sont quasiment nuls jusqu'au 8ème mois puis ils requièrent 5 % d'énergie en supplément dans la ration et 12 à 13 % à compter du 11ème mois. La ration doit alors contenir 12 à 13 % de protéines, 0.45 % de calcium et 0,3 % de phosphore.

     

    A suivre : le poulinage et la délivrance


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  • Pour faire suite à l'article sur la saison des amours

     

    I] Cycles sexuels :

     

    Les mâles ont terminé leur puberté vers 18 mois, voire sont déjà féconds mais, en France, ils ne peuvent pas être mis à la reproduction avant leurs 3 ans chez les chevaux de trait et les poneys, et avant leurs 4 ans pour les chevaux de sang. La majorité des juments deviennent fertiles à partir de l'âge de 2 ans, date à laquelle apparaissent leurs premières chaleurs qui sont dues à la mise en place de leurs cycles sexuels. Mais seules les juments de trait et les ponettes peuvent être mises à la reproduction à cet âge, les juments de sang devant attendre l'âge de 3 ans. Ces cycles se divisent en plusieurs phases, d'une durée de 21 à 23 jours :

     

    => Le diœstrus, de 12 à 18 jours :

    -Développement de 1 à 3 follicules sur l'un des ovaires, qui se présentent sous forme de vésicules pleines de liquide, de 3 cm. de diamètre.

    -Parallèlement; une hormone appelée œstrogène est sécrétée par l'ovaire et libérée dans le sang.

    => L'œstrus, de 3 à 12 jours :

    - Quand l'hormone a atteint une concentration suffisante, l'œstrus est déclenchée ce qui se traduit par un comportement particulier, "les chaleurs", pendant laquelle la jument accepte l'étalon.

    - Un seul follicule se développe dans les ovaires pour atteindre 4 à 6 cm. en 2 à 3 jours.

    La pression du liquide folliculaire diminue comme la paroi du follicule puis il éclate en libérant un ovule et en laissant une trace sur l'ovaire - c'est l'ovulation, en général 24 heures avant la fin des chaleurs.

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    Jemy et Diamant (photo d'archive)

     

    L'ovulation étant en fonction de la saison, par la chaleur et l'ensoleillement, les juments ovulent habituellement entre les mois de mars et de septembre d'où une saison de monte officielle se déroulant du 15 février au 15 juillet afin d'éviter des naissances trop tardives.

    Au contraire, on peut intervenir artificiellement pour faire apparaître des chaleurs plus précoces à l'aide d'un éclairage électrique d'une puissance de 300 watts dans les boxes des poulinières, pendant une durée journalière de 15 à 18 heures.

    La durée des chaleurs varie en fonction de l'âge de la jument, de son alimentation, de la saison, de ses qualités de reproductrice mais elles ont une moyenne de 6 à 9 jours, bien qu'une durée de 2 à 11 jours reste normale. De plus, elle ne peut être fécondée que pendant environ 24 heures avant l'ovulation et, parfois, quelques heures après celle-ci. Mais, l'ovulation survient de façon variable pendant les chaleurs. D'autre part, certaines juments ont des chaleurs très discrètes tout en ayant une ovulation normale alors que d'autres juments, surtout en début de saison, vont avoir des chaleurs normales mais sans ovulation.

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    Léo (photo d'archive)

     

    Ces variations nécessitent donc, pour faire coïncider l'insémination avec l'ovulation, un suivi vétérinaire régulier :

    - soit en faisant "souffler" la jument pour déterminer si la jument est en chaleurs et, à partir de la connaissance antérieure de la durée habituelle des chaleurs de la jument, d'en déduire que l'ovulation 48 heures avant la fin des chaleurs.

    - soit par palpation transrectale pour évaluer par le toucher l'évolution des follicules au niveau des 2 ovaires pour repérer lequel va libérer un ovule et à quel moment.

    - soit par échographie en suivant la jument dès le début de ses chaleurs et en la revoyant 1 à 3 jours plus tard, selon la maturation des follicules ovariens.

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    Photo du net : échographie d'une jument

     

    On peut provoquer artificiellement la maturation des follicules et l'ovulation :

    - Injection de prostaglandine (substance isolée dans le liquide séminal et la prostate provoquant l'ovulation): les juments traitées ont un œstrus dans les 10 jours suivants et ovulent, le plus souvent, dans les 12 jours.

    - Injection de progestagéne (substance provoquant la sécrétion d'hormones sexuelles et déclenchant le cycle ovarien) : les juments traitées ont un œstrus dans les 8 à 10 jours suivants et ovulent dans les 12 à 18 jours.

     

    Si la jument est utilisée pour la selle ou la compétition, les chaleurs sont souvent des nuisances surtout en course ou en dressage. Les juments "pisseuses" sont d'autant plus difficiles à manipuler qu'elles refusent l'action des jambes et de la cravache, se défendant par des hennissements et des jets d'urine.

    En cas de compétition au moment des chaleurs, on peut retarder celles-ci en faisant absorber des hormones, comme la progestérone, quotidiennement à la jument avant cette épreuve. Cette technique ne compromet pas la fertilité de la jument.

     

    Article à suivre : la gestation , le poulinage , la délivrance .


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